La valeur juridique du baptême religieux

Quelle est la valeur juridique du baptême religieux ?

Pour bien comprendre la différence entre un baptême civil et religieux, il faut distinguer le sacrement célébré à l’église et le parrainage républicain opéré en mairie. Quelles que soient les motivations de la famille à l’organisation d’un baptême, ces deux cérémonies n’ont aucune valeur juridique. Par contre, elles relèvent, toutes les deux, d’un engagement moral d’ordre privé et personnel.

Baptême civil et/ou baptême religieux ?

Le baptême religieux, un sacrement catholique

Au sein d’une famille croyante, le baptême religieux marque l’entrée d’un bébé ou d’un enfant dans la religion catholique. C’est le premier sacrement qui symbolise son engagement dans le chemin de foi : accompagné de ses parents, son parrain et sa marraine, il sera ainsi soutenu tout au long de la vie et notamment dans la préparation de sa première communion et de sa confirmation (2ᵉ et 3ᵉ sacrement).

À l’image du mariage religieux, le baptême nécessite une préparation, se traduisant par des réunions visant à mettre en lumière les motivations et organiser les temps forts de la cérémonie : si les parrain et marraine sont rarement conviés à ces rencontres, leur rôle n’en reste pas moins essentiel dans cette démarche spirituelle vis-à-vis de leur filleul (enfant ou bébé). À noter qu’au cours du baptême, ils peuvent s’exprimer par le biais d’une lecture ou d’une prière.

 

Le baptême civil, un parrainage républicain

Dans une famille athée, le baptême civil permet de fêter la naissance d’un enfant. Sans aucune orientation religieuse, cet événement marque aussi son adhésion aux valeurs de la République. Né sous la Révolution française, ce type de baptême fut peu pratiqué au cours de XIXᵉ et du XXᵉ siècle, avant de connaître un regain d’intérêt ces dernières années.

Célébré en mairie, la cérémonie met en évidence les personnes choisies par les parents en tant que parrain et marraine du bébé ou de l’enfant : lors du baptême, ces derniers s’engagent solennellement à tisser un lien avec leur filleul, nourri d’échanges et de moments privilégiés pour l’accompagner tout au long de sa vie. Au terme du baptême, ils signent un certificat de parrainage civil.

Deux cérémonies de baptême, sans valeur juridique

Un acte religieux de foi

Le baptême religieux est organisé au cours d’une messe particulière, célébrée le dimanche, au cours de laquelle, le bébé ou l’enfant est béni pour la première fois de sa vie, sous l’œil attentif de ses parents, ainsi que de son parrain et de sa marraine. Mais, cette initiation religieuse n’a aucune valeur juridique : le baptême est uniquement un acte de foi ! L’engagement de cette « famille religieuse » au sens large est d’ordre strictement privé et personnel.

Autrement dit, en cas de décès des parents, les parrain et marraine n’ont aucun droit sur leur filleul : ils ne seront pas systématiquement nommés tuteurs. Cette désignation, au même titre que pour un baptême civil, doit impérativement être spécifiée par voie testamentaire ou notariale.

Un engagement moral et privé célébré en mairie

À l’image du baptême religieux, le baptême civil n’a aucune valeur légale. Selon les sources officielles, « la pratique du baptême républicain ne se fonde sur aucun texte législatif ou réglementaire en vigueur. Elle n’est donc soumise à aucune condition quant à sa célébration et ne présente aucun caractère obligatoire pour le maire ». Autrement dit, chaque mairie reste libre d’organiser ou non cette cérémonie, tout comme elle reste libre d’en dresser son propre déroulé et ses propres règles.

 Toujours selon les lois et textes de référence, ce baptême « est l’expression pour les intéressés, parents, filleuls, parrains et marraines, d’un engagement moral d’ordre purement privé. N’étant pas un acte de l’état civil, le baptême républicain ne fait l’objet d’aucune mention dans les registres de l’état civil [ou sur le registre officiel des cérémonies civiles]. Les documents que choisissent de délivrer certaines mairies n’ont donc qu’une valeur symbolique, de sorte qu’il n’est attaché aucune conséquence juridique à son éventuelle annulation. » Autrement dit, lorsqu’une mairie délivre un certificat de baptême, signé par le maire de la commune, ce document n’est que le symbole de l’engagement moral et privé de la famille vis-à-vis du bébé ou de l’enfant.

Auteur de l’article : Angel